Le traitement curatif de la maladie hydatique pulmonaire reste la chirurgie, cependant, il n’y a pas de consensus scientifique sur le choix du geste opératoire. Dans cette étude, nous avons cherché à définir les éléments qui plaident en faveur d’une chirurgie d’exérèse (traitement radical) dans le traitement du kyste hydatique du poumon.
Entre 2010 et 2020, 193 patients présentant des kystes hydatiques pulmonaires ont été opérés (traitement conservateur et radical) au service de chirurgie thoracique de l’hôpital Abderrahmen Mami de l’Ariana, Tunisie.
Notre étude a concerné 193 patients (103 femmes et 90 hommes). L’âge moyen était de 32 ans. Une hydatidose hépatique associée était retrouvée dans 10 cas, une hydatidose multiple dans 4 cas, et une hydatidose bilatérale dans 12 cas. Le kyste hydatique était compliqué dans 149 des cas (77,2 %). Le traitement conservateur était réalisé dans 89,6 % (n=173), contre 10,3 % (n=20) traités par traitement radical. Le type de résection réglée était une segmentectomie (n=4), et une lobectomie (n=17). La résection anatomique était indiquée dans 12 cas pour des lobes hépatisés détruits, dans 3 cas pour des hémoptysies, et dans 5 cas pour des kystes volumineux. Les suites opératoires étaient simples dans 178 des cas (92,2 %). Treize complications postopératoires ont été observées pour des kystes hydatiques compliqués et 2 pour des kystes simples. Quatre complications postopératoires ont été observées suite à un traitement radical (20 %), contre 11 suite à un traitement conservateur (6,3 %). Un seul patient ayant eu une lobectomie est décédé. L’évolution à long terme a montré une hydatidose pleurale secondaire dans 3 cas ou le kyste hydatique était initialement rompu dans la plèvre.
Devant la symptomatologie non spécifique de l’hydatidose pulmonaire, les patients consultent tardivement. Dès l’instant où l’évolution entraîne des complications, des amputations parenchymateuses deviennent nécessaires. Le traitement radical trouve sa place devant ; un parenchyme détruit non fonctionnel, un kyste volumineux qui occupe plus de 50 % du lobe malade, et les complications hémorragiques.
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Publié par Elsevier Masson SAS.